Illustration (kuprevich / Freepik / ImmoPotam).

Construction : Grégory Monod prévient un risque de mouvement social

122.985 logements neufs ont été vendus en 2023, soit 76.230 unités de moins en un an. Pour le Pôle Habitat FFB, il est grand temps que le gouvernement déverrouille le marché immobilier car le risque de catastrophe sociale est de plus en plus élevé et à craindre.

Le Pôle Habitat de la Fédération Française du Bâtiment (FFB) a dressé le bilan de l’année 2023 et présenté les perspectives pour les marchés de la maison neuve et du logement collectif pour cette année. Pour les professionnels, les chiffres du bâtiments sont cataclysmiques et ils remarquent qu’il faut remonter au début des années 1950 pour trouver une situation aussi dramatique. En 2023, 122.985 logements neufs ont été vendus, soit presque la moitié de ce qui avait été commercialisé sur la moyenne 2007-2023 (222.425 unités par an). Par rapport à 2022, ce sont 76.230 logements neufs vendus en moins aux particuliers (-38.650 pour la promotion immobilière et -37.600 pour la maison individuelle). Pour expliquer de telles baisses, le Pôle Habitat FFB reproche l’entrée en vigueur de la norme RE2020 qui a rendu les coûts de construction plus onéreux, la hausse brutale et continue des taux d’intérêts depuis janvier 2022 et les difficultés des acquéreurs à obtenir un financement qui ont contribué à la désolvabilité du marché, la refonte du Prêt à Taux Zéro en faveur d’une prolongation moins intéressante et la disparition programmée du dispositif fiscal Pinel sans visibilité à venir. Si Gabriel Attal a présenté les vingt-deux territoires engagés prioritairement pour le logement, cette mesure permettant la construction de 30.000 logements répartis sur trois ans n’est pas suffisante. Le Pôle Habitat FFB demande de déverrouiller l’accès au crédit immobilier, d’inciter à la transmission familiale pour permettre aux ménages de se constituer un apport, de réarmer le PTZ et le dispositif Pinel, de réinterroger le cadre de la RE2020 et d’instaurer un moratoire sur la responsabilité élargie des producteurs du bâtiment. Si le gouvernement ne réagit pas très rapidement, les professionnels du secteur promettent un risque de mouvement social comme celui des agriculteurs avant eux.

Depuis 2017, on rabâche aux acteurs de la filière de changer de logiciel. Mais ce n’est pas notre logiciel qui doit changer ! Le logiciel qui doit changer, c’est celui qui guide la politique du toujours plus avec toujours moins et qui assèche la demande. Tous les indicateurs sont au rouge vif : les défaillances d’entreprises s’accélèrent, les pertes d’emplois se comptent déjà en dizaines de milliers et les Français, particulièrement les classes moyennes, sont cadenassés dans leurs parcours résidentiels et assignés à résidence. Nos propositions sont connues. La situation exige un sursaut immédiat avant qu’il ne soit trop tard et que le désarroi se fasse colère“, prévient Grégory Monod, le président du Pôle Habitat FFB, dans un communiqué de presse. La Fédération Française du Bâtiment (FFB) annonce depuis des mois une catastrophe sociale à venir avec la destruction de 90.000 emplois cette année ou jusqu’à 150.000 postes menacés d’ici 2025. Chez certains promoteurs d’envergure, comme Vinci Immobilier et Nexity, les plans sociaux sont à l’étude. L’an dernier, le gouvernement est quand même venu en aide auprès des promoteurs immobiliers en demandant à Action Logement et à la Caisse des Dépôts & Consignations (CDC) d’acheter une partie de leurs stocks.

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