Olivier Lendrevie (CAFPI) : “sortir du stop-and-go”
Pour Olivier Lendrevie, le président du courtier CAFPI, la mensualisation du taux d’usure va permettre d’apporter un dynamisme sur la production des crédits immobiliers. Les professionnels du financement vont mieux pouvoir travailler tous les mois au lieu d’attendre l’ajustement du début de trimestre.
Depuis des mois, les professionnels du financement réclamaient aux pouvoirs publics que le calcul du taux d’usure soit revu pour apporter une plus grande réactivité et permettre aux acquéreurs de ne pas être mis de côté. Si l’on se fie aux données transmises par L’Observatoire Crédit Logement / CSA, il faut dire que l’année a été particulièrement difficile pour le marché du crédit immobilier, avec des taux d’intérêts qui ont augmenté très rapidement, raréfiant de facto la demande et facilitant les refus de prêts. Si la Banque de France et le ministère de l’Economie & des Finances ont fini par entendre ces revendications en proposant des nouveaux taux d’usure tous les mois jusqu’en juillet 2023, Olivier Lendrevie, qui salue cet ajustement même s’il n’intervient que tardivement, admet que le marché va pouvoir produire des crédits immobiliers de manière plus lissée dans le temps, et non pas au début de chaque trimestre quand ces taux étaient mis à jour.
“Saluons une mesure de bon sens, qui est bienvenue évidemment, même si elle est plus que tardive puisque les professionnels du secteur alertaient depuis le printemps dernier sur les difficultés posées par ces retards d’ajustements. […] C’est une mesure qui est de nature à redonner une certaine fluidité au marché et, surtout, qui devrait permettre de sortir du stop-and-go dans lequel nous étions depuis juillet dernier. C’est-à-dire qu’on voyait un cycle trimestriel par lequel, en tout début de trimestre, peu après l’ajustement du taux d’usure, on avait des banques qui étaient prêtes à financer et au fur et à mesure qu’on avançait dans le trimestre, que leurs coûts de refinancements augmentaient sans qu’elles puissent les répercuter, on voyait les banques qui se retiraient progressivement du marché, si bien qu’il devenait quasiment impossible de faire passer des projets en fin de trimestre. Ca devrait s’améliorer de façon notable“, a estimé Olivier Lendrevie, le président de CAFPI, lors de son passage sur le plateau de BFM Business. Pour le mois de février 2023, la Banque de France a donc révélé ses nouveaux barèmes pour le taux d’usure : il sont désormais plafonnés à 3,53% pour un prêt à taux fixe sur une durée inférieure à 10 ans, 3,71% pour un prêt à taux fixe sur une durée comprise à 10-20 ans et 3,79% pour un prêt à taux fixe sur une durée supérieure à 20 ans.
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