Illustration (Drazen Zigic / Freepik / ImmoPotam).

Prêt immobilier : les banques de plus en plus réticentes

Tous ceux qui ont pu valider un dossier de financement depuis le début de l’année peuvent avoir le sourire. Au-delà de la situation financière des emprunteurs, la banque regarde de plus en plus le projet de vie et la capacité à faire face aux hausses des prix à venir.

Alors que les banques doivent s’adapter aux conditions imposées par le Haut Conseil de la Stabilité Financière (HCSF) et que les emprunteurs se retrouvent confrontés à des taux d’intérêts à la hausse qui nécessitent davantage de puiser dans l’épargne ou de compter de sur le soutien familial, voilà une nouvelle contrainte qui apparaît sur le marché du prêt immobilier : la localisation du logement et le temps de trajet pour se rendre au travail. En effet, si de plus en plus de ménages plébiscitent l’exode urbain pour s’offrir un bien plus généreux, plus calme et plus vert, le monde bancaire reste plus pragmatique et très prudent. Désormais, certaines banques, en plus de tenir compte de la situation financière des acquéreurs et de leur capacité à épargner, vont veiller à ce que le reste à vivre puisse être suffisant pour absorber l’envolée du coût de l’essence ou répondre la nécessité d’acheter une nouvelle voiture. S’il faut de plus en plus d’apport pour financer son projet, la banque entend retrouver de l’épargne sur les comptes après avoir prêté pour faire face aux imprévus sans recourir à un prêt à la consommation.

Nous avons eu des refus de prêt à cause de l’éloignement du bien par rapport au lieu de travail, en raison de la charge financière trop importante que cela allait représenter en terme de carburants, voire même d’achat d’une deuxième voiture. Cela peut poser problème si la distance est supérieure à cinquante kilomètres notamment, mais même en-dessous, certaines banques limitent l’endettement maximum à 30% pour que l’emprunteur puisse faire face aux dépenses engendrées. Même si cela ne conduit pas systématiquement à des refus, le thème de l’éloignement domicile / travail est désormais plus fréquemment abordé“, reconnaît Sandrine Allonier, directrice des études de VousFinancer, dans un communiqué de presse. Si cette nouvelle prudence des banques semble légitime, il convient de rappeler qu’un salarié a été licencié car il avait fait le choix unilatéral de changer de région tandis que son employeur craignait que ce temps de transport vienne nuire à l’équilibre entre sa vie familiale et sa vie professionnelle