Illustration (katemangostar / Freepik / ImmoPotam).

Crédit : Denis Beau (Banque de France) voit un problème de demande

Entre des prix de l’immobilier qui restent à des niveaux élevés et des taux qui ont augmenté très brutalement, Denis Beau ne croit pas que la production de crédits s’explique par une demande réduite. Pour la Banque de France, les emprunteurs français bénéficient encore des meilleures conditions d’emprunts en Europe.

Si la production de crédits immobiliers est au plus bas depuis les dix dernières années, Denis Beau considère toujours qu’il s’agit d’une normalisation du marché. Le premier sous-gouverneur de la Banque de France assure que ce ralentissement de la distribution de crédits s’explique d’abord par une baisse de la demande, entre des prix de l’immobilier qui se maintiennent à des niveaux élevés et une hausse brusque des taux d’intérêts. Denis Beau remarque que les taux d’intérêts avaient atteint des niveaux exceptionnellement bas grâce à une politique monétaire mise en place depuis 2015. Il n’est donc pas surpris que la production de crédits retrouve son niveau antérieur.

La production de crédit immobilier était à 9,2 milliards au mois de septembre. Par rapport à ce que l’on a pu connaître dans un passé récent, elle est effectivement en recul. Mais en France, on a le crédit immobilier le plus abondant et le moins cher d’Europe. En moyenne, dans la zone euro, on est à 4,25%. En France on est en-dessous de 4%. On sort d’une période totalement exceptionnelle de taux très bas, liée à la politique monétaire très accommodante enclenchée depuis 2015. On retrouve aujourd’hui logiquement des niveaux de taux et de production d’avant 2015. […] Selon nous, c’est la réduction de la demande qui explique le ralentissement de la distribution du crédit. Et pas un problème fondamental d’offre. Cette demande se réduit. Elle a été très largement satisfaite depuis 2015. Deux facteurs pèsent sur le pouvoir d’achat immobilier : la hausse des prix de l’immobilier et la hausse des taux d’intérêt. On observe que les prix de l’immobilier commencent à baisser mais de façon modérée. Jusqu’à maintenant l’ajustement a eu lieu principalement par le nombre de transactions. Dans un marché qui doit fonctionner normalement, l’ajustement par les prix doit intervenir“, considère Denis Beau, le premier sous-gouverneur de la Banque de France, dans un entretien accordé à Ouest-France. De même, il estime que c’est un erreur de croire que la production de crédits est ralentie à cause des normes du HCSF. Le courtier Meilleurtaux a adressé une lettre ouverte aux parlementaires et aux membres du gouvernement pour revoir les critères du HCSF. Le gouverneur de Banque de France estime que les taux d’intérêts ne devraient plus augmenter et est convaincu que l’inflation va se rapprocher des 2%.

Faire appel au courtier CAFPI pour obtenir son financement

Emma Petit-Berthelot

Contributrice pour ImmoPotam.com. Sujets de prédilection : emploi, Ile-de-France, ancien / récent, loi Carrez, prêt classique... Tous ses articles