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Passoires thermiques : la politique du gouvernement porte ses fruits

Au 1er janvier 2023, la France recense 4,75 millions de passoires thermiques, un volume en baisse de 7% en un an. La proportion de passoires thermiques est plus discrète dans le parc locatif social (8,1% des logements) qu’auprès des propriétaires occupants (16,5% des logements) ou dans le parc locatif privé (18,5% des logements).

Dans un parc immobilier recensant 37 millions de logements (aussi bien des résidences principales, des résidences secondaires et des logements vacants), il est important de catégoriser les habitations en fonction de leurs classes de performances énergétiques et mesurer les effets de la politique gouvernementale afin de répondre aux enjeux des lois Energie & Climat (2019) et Climat & Résilience (2021). En se basant sur l’ensemble des Diagnostics de Performances Energétiques (DPE) réalisés entre octobre 2022 et mars 2023, la France recenserait 4,75 millions de passoires thermiques en résidences principales (étiquettes F et G), soit 15,7% du parc immobilier total, contre 5,2 millions d’unités en 2022. Les logements sociaux présentent une meilleure performance énergétique que le parc privé : 8,1% des HLM sont une passoire thermique (soit 380.000 logements) contre 17,1% dans le parc privé (soit 4,37 millions d’unités, dont 2,87 millions de propriétaires occupants). Si la France recense en moyenne 35,3% de passoires thermiques (classes E, F et G), il existe aussi une disparité en fonction des territoires : 47,5% en Ile-de-France, 44,2% en Bourgogne / Franche-Comté ou 42,1% en Normandie. En un an, il convient de souligner que le nombre de passoires thermiques a diminué aussi bien pour les résidences principales (-7,36%, soit 4,75 millions d’unités), les résidences secondaires (-7,41%, soit 1,08 million d’unités) et les logements vacants (-8,39%, soit 731.000 unités).

Plus généralement, la rénovation du parc de logements est un levier important pour l’atteinte des objectifs énergétiques et climatiques de la France, et fait l’objet de nombreuses aides publiques. Dans ce contexte, il importe de disposer d’estimations régulièrement actualisées sur l’état du parc de logements par classe de Diagnostic de Performance Energétique (DPE)“, rappelle l’Observatoire National de la Rénovation Energétique (ONRE) dans son étude annuelle réalisée pour le ministère de la Transition Ecologique et de la Cohésion des Territoires. Depuis le 1er janvier 2023, un logement est considéré comme énergétiquement décent si sa consommation conventionnelle en énergie finale est inférieure à 450KWh/m²/an (classe G+). Progressivement, un logement ne sera plus considéré comme décent en France métropolitaine s’il présente un DPE classé G (2025), classé F (2028) ou classé E (2034). Depuis août 2022, les bailleurs ont l’interdiction d’augmenter le loyer de leurs passoires thermiques (DPE : F ou G). Agnès Pannier-Runacher (Transition Energétique) ouvre la porte à des dérogations pour les propriétaires de passoires thermiques en copropriété. Pour lutter contre les habitations indignes, le député Guillaume Vuilletet (Renaissance) propose de mettre en place un contrôle technique du logement.

Emma Petit-Berthelot

Contributrice pour ImmoPotam.com. Sujets de prédilection : emploi, Ile-de-France, ancien / récent, loi Carrez, prêt classique... Tous ses articles