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Les investisseurs et les institutionnels se détournent de l’immobilier

Longtemps considéré comme une valeur refuge, Véronique Bédague (Nexity) remarque que l’immobilier a de moins en moins la côte auprès des institutionnels et des investisseurs qui aspirent à des rendements plus significatifs. Ils se détournent de plus en plus de la pierre pour miser sur les obligations.

Entre des niveaux de prix qui restent élevés (aussi bien pour les maisons que les appartements) et des taux d’intérêts toujours plus hauts, le marché de l’immobilier neuf tourne au ralenti. Pour Véronique Bédague, le second semestre a été particulièrement compliqué puisque la demande ne répond plus au rendez-vous. La présidente-directrice générale de Nexity remarque que les investisseurs ne sont plus tentés par la pierre, eux qui ont longtemps profité des crédits pour réaliser des effets de levier et générer des revenus passifs. Dans un climat où le coût de l’argent est de moins en moins abordable, de nombreux investisseurs font le choix de se tourner vers des placements plus rémunérateurs et moins aléatoires, comme les obligations d’Etat, avec la possibilité de décrocher un retour sur investissement deux fois plus élevé. Si à cela s’ajoute un dispositif Pinel+ moins attractif, les investisseurs et les institutionnels ne sont pas tentés actuellement pour miser sur l’immobilier. Pour Véronique Bédague, ce constat devrait se poursuivre durant toute la première moitié de l’année.

Les investisseurs préfèrent placer leur argent sur des obligations qui affichent des taux d’intérêt de 4 à 5% que d’investir dans du logement dont le rendement moyen s’élève à moins de 3%. Le deuxième semestre 2022 a donc été compliqué. Et le premier semestre 2023 le sera également car cette tendance continue. Au premier semestre 2023, nous prévoyons bien une baisse de la demande des particuliers et des investisseurs qui se détournent du logement, que ce soit des particuliers avec un Pinel qui ne fonctionne plus, que des institutionnels qui préfèrent mettre leur argent dans des obligations“, remarque Véronique Bédague, la PDG du promoteur Nexity, dans un entretien accordé à La Tribune. Elle constate aussi que les acquéreurs ont perdu 8m² de pouvoir d’achat en un an, soit presque l’équivalent d’une chambre.