Agences immobilières : les faillites ont doublé en un an
Les agences immobilières, premières victimes du manque de transactions, se retrouvent en grandes précarités économiques. Le nombre de faillites a tout simplement doublé en un an, concernant 389 agences immobilières au cours du premier semestre 2023.
Que ce soit chez les agences immobilières (ou même chez les courtiers), l’inquiétude est de mise. De nombreux professionnels du secteur ne savent pas de quoi sera fait leur lendemain face à un marché de l’immobilier qui s’est violemment retourné. Entre des taux d’intérêts toujours plus hauts et des prix qui ne baissent pratiquement pas, le pouvoir d’achat des ménages s’est réduit de 25% depuis fin 2020. Mécaniquement, dans de telles conditions, parvenir à vendre un logement aujourd’hui se montre de plus en plus difficile. Pour preuve, les Notaires de France ont recensé 1.029.000 transactions en mai 2023 (-12,6% en un an) malgré une hausse des prix des logements anciens assez stable (+2,7%). Selon les estimations avancées par la Banque de France, le nombre de nouveaux emprunts pour les propriétés immobilières a baissé à 11,1 milliards d’euros en juin 2023 (soit le niveau le plus bas depuis près de dix ans). Si de nombreuses agences immobilières ont pu se créer ses dernières années (17.000 entre 2018 et 2022), pour en recenser quelques 40.000 partout en France actuellement, les nouveaux acteurs sont les premiers à baisser le rideau à cause d’un chiffre d’affaires en berne et d’un manque de trésorerie pour espérer des jours meilleurs.
“C’est une situation que l’on n’avait pas connue depuis plus de dix ans. […] On voit beaucoup d’entreprises qui font faillite. La plupart du temps, ce sont des sociétés de petite taille qui n’ont pas de surface financière importante qui leur permettrait de faire face à un trou d’air“, remarque Thierry Millon, le directeur des études chez Altarès, auprès du Figaro. Sur les six premiers mois de l’année, le cabinet d’études Altarès a comptabilisé 389 agences immobilières mettant la clé sous la porte (pour redressement judiciaire ou liquidation), soit le double de ce qui avait été enregistré un an plus tôt à la même période (192). Le ressenti est le même pour les constructeurs et les promoteurs immobiliers puisque, sans action forte de la part du gouvernement, la Fédération Française du Bâtiment (FFB) prédit une destruction de 135.000 postes d’ici 2025.
Sujets de prédilection : emploi, Ile-de-France, ancien / récent, loi Carrez, prêt classique...
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