Prêt immobilier : les banques rouvrent le chemin de la discussion

2023 ayant été particulièrement difficile pour les professionnels du prêt immobilier, la tendance semble s’inverser en 2024. Les banques nationales sont à présent ouvertes pour relancer la production de crédits mais la difficulté reste de capter les clients sur un marché toujours attentiste.

En 2023, les établissements bancaires ont prêté 129 milliards d’euros pour accompagner les ménages dans leurs projets immobiliers, soit le niveau le plus bas enregistré par la Banque de France sur les huit dernières années. Face à une remontée des taux express et brutale, combiné à des prix de l’immobilier qui n’ont que très peu bougés l’an dernier, moins de 900.000 logements anciens ont été vendus (un seuil qui n’avait pas été observé depuis 2016) pendant que le logement neuf reste sous la barre des 100.000 unités vendues. Mais depuis que la Banque Centrale Européenne (BCE) a réhaussé et stabilisé ses taux directeurs pour lutter contre l’inflation, les banques ont enfin une visibilité sur le marché du crédit immobilier et peuvent se remettre à prêter en conservant une politique de marges. Emprunter sur vingt ans en-dessous de 4%, ce n’est plus impossible pour ceux qui apportent de bonnes garanties (avoir un emploi stable, disposer d’un bel apport et conserver de l’épargne). Pour de nombreux dossiers, les banques apprécient à nouveau quand les frais de notaire sont financés. Si les banques nationales ont boycotté les prêts immobiliers l’an dernier, elles sont à présent toutes en phase de conquête pour attirer de nouveaux clients et commencent enfin à maîtriser les normes dérogatoires accordées par le Haut Conseil de Stabilité Financières (HCSF) pour proposer des prêts sur trente ans.

“C’est simple, toutes les banques s’étaient retirées, sauf les mutualistes. […] Elles sont désormais en phase de conquête très nette car elles n’ont rien fait en 2023. Elles acceptent de discuter et d’accorder des ristournes sur les taux“, reconnaît Maël Bernier, la porte-parole du courtier Meilleurtaux, dans les colonnes des Echos. Pour relancer l’accès à la propriété et redonner du pouvoir d’achat immobilier aux ménages, Christophe Béchu (Transition Energétique & Cohésion des Territoires) souhaite voir les banques proposer un prêt hybride mais Guillaume Autier (Meilleurtaux) ne semble pas convaincu par cette solution de financement à mi-chemin entre le prêt in-fine et le prêt hypothécaire.

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