Illustration (travelwithzhuk / Pixabay / ImmoPotam).

Notaires du Grand Paris : “les perspectives restent donc dégradées”

Pour les Notaires du Grand Paris, le marché des logements anciens en Ile-de-France est au plus mal au 2ème trimestre 2023 : il est très nettement en-dessous de la moyenne observée au cours des dix dernières années (167.630 transactions) et cela se ressent sur les prix qui reculent de 3,1% en un an sur toute la région.

Entre le deuxième trimestre 2022 et le deuxième trimestre 2023, les Notaires du Grand Paris ont comptabilisé un quart du volume de ventes en moins (36.370 transactions). Si les notaires estiment que le printemps est souvent consacré aux transactions contraintes (divorce, décès, mutation professionnelle…), le marché s’est fortement dégradé en un an, tout en rappelant que le deuxième trimestre 2022 avait été particulièrement dynamique (48.780 transactions). Si les maisons anciennes doivent absorber un choc violent (-27% en un an), les Notaires du Grand Paris l’expliquent principalement par l’augmentation des coûts de l’énergie puisque tous ces frais sont, par nature, non mutualisables. Mais le marché des appartements anciens est lui aussi en difficulté avec 26.490 ventes recensées (-25% en un an). Les ménages les plus aisés (CSP+ : artisans, chefs d’entreprises et cadres) sont plus actifs au deuxième trimestre 2023 qu’au deuxième trimestre 2022 : ils sont à l’origine de 51% des acquisitions d’appartements anciens en Ile-de-France (contre 46%) et représentent à présent 43% des achats de maisons anciennes (contre 37%). A la rentrée, avec -17% de logements vendus depuis décembre 2022, Loïc Cantin (FNAIM) estime qu’il s’agit de la plus forte baisse depuis la Seconde Guerre Mondiale.

Le marché immobilier se trouve toujours privé de son principal moteur car le resserrement monétaire se prolonge avec une double problématique : un accès très difficile au financement et des taux de crédit à l’habitat au plus haut depuis dix ans. […] De nombreux économistes attendent une poursuite du resserrement monétaire dans les prochains mois. La baisse des prix, qui apporte un peu d’air au marché, est très largement insuffisante pour restaurer la solvabilité des ménages. Les perspectives restent donc dégradées“, estiment les Notaires du Grand Paris dans un communiqué de presse portant sur le marché immobilier résidentiel ancien dans le Grand Paris au deuxième trimestre 2023. De son côté, la FNAIM prévient que la chute du volume de transactions immobilières aura des conséquences sur les budgets des collectivités, notamment via les Droits de Mutation à Titre Onéreux (DMTO). En début d’année, les Notaires de France s’attendaient à ce que la seconde moitié de 2023 soit plus dynamique que la première partie.

Emma Petit-Berthelot

Contributrice pour ImmoPotam.com. Sujets de prédilection : emploi, Ile-de-France, ancien / récent, loi Carrez, prêt classique... Tous ses articles