Illustration (apnear40 / Pixabay / ImmoPotam).

Iles bretonnes : un marché pour ultras riches ?

Que ce soit dans le Morbihan (Houat, Hœdic, Ile-aux-Moines, Belle-Ile-en-Mer, Ile-d’Arz et Groix), dans le Finistère (Sein, Molène, Ouessant et l’île de Batz) ou dans les Côtes-d’Armor (Bréhat) : vivre à l’année sur une île bretonne est inaccessible pour la population locale. Et avec la très forte inflation, ce n’est pas prêt de changer…

En Bretagne, un vent de détresse souffle sur ses onze îles habitées. Face à la très forte hausse des prix constatée ces dernières années (plus de 60% en cinq ans), et avec un phénomène encore plus renforcé après les vagues successives de confinements, il est désormais acquis que, pour un Breton, vivre à l’année sur une île bretonne est un rêve quasi-inaccessible, au point de devenir un lieu de villégiature pour Parisiens fortunés. En 2020, le conseil régional des notaires avait déjà remarqué ce constat puisque six communes insulaires (Ile-aux-Moines, Bangor, Locmaria, Le Palais, Ile-d’Arz et Groix) figuraient parmi les cinquante villes les plus chères de la région, où les niveaux des prix n’étaient plus en adéquation avec les salaires proposés localement.

Il y a eu un vent de folie, une flambée des prix effarante entre les deux confinements, en trois à quatre mois“, admet Josiane Maussion, agent immobilier basée à Groix, dans les colonnes de Ouest-France. Pour remédier à cette situation, Nil Caouissin, professeur d’Histoire-Géographie et militant à l’Union Démocratique Bretonne (UDB), souhaiterait mettre en place un passeport donnant un droit au logement en Bretagne : pour pouvoir acheter dans la région, il faudrait y habiter un an en tant que locataire.