Illustration (agnesti / Pixabay / ImmoPotam).

5 questions à… Olivier Duval (Le Pass Immobilier)

Déjà partenaire historique d’ImmoPotam, Olivier Duval (Le Pass Immobilier), à la tête d’une agence immobilière principalement active à Nancy (54) et pouvant aussi proposer des biens en région parisienne, aborde les spécificités du marché immobilier dans le Grand Est. Avec presque vingt ans d’expérience dans ce domaine, il reconnaît que le marché résiste toujours mais les signaux actuellement envoyés (hausse des taux d’intérêts, prix élevés, vendeurs de plus en plus rares et acquéreurs confrontés à un pouvoir d’achat en berne…) ne le laissent pas croire en des jours meilleurs dans les semaines à venir…

Vous êtes à la tête d’une agence immobilière basée à Nancy : comment se porte ce marché après plusieurs vagues de confinements ?

Le marché est toujours porteur. Les acquéreurs sont nombreux mais les banques plus frileuses aux financements sans des apports de 15-20%. Les vendeurs deviennent plus rares et les délais de commercialisation sont très courts. Les acquéreurs doivent être réactifs, leur marge de négociation est proche de zéro et ils doivent avoir des attestations de principes sur leur financement dès les visites.

Quelle serait la plus belle rencontre que vous ayez faite dans l’immobilier ?

J’ai rencontré des clients qui m’ont donné envie de faire de l’investissement locatif pour l’avenir et aussi une activité de marchand de biens. J’ai pour la plupart de mes affaires un associé unique, depuis 2004, que j’ai rencontré en 2001 en lui confiant des mandats de vente sur des produits que je commercialisais pour mon employeur de l’époque qui était marchand de biens. Le courant est tout de suite passé et nous travaillons très régulièrement ensemble depuis cette date (SARL en agence immobilière, SCI patrimoniales, SASU de marchand de biens…).

Avec votre expérience dans l’immobilier : quelle serait l’anecdote la plus croustillante ?

En y réfléchissant bien, je dois pouvoir écrire un livre. Une anecdote très drôle : un jour je faisais visiter un logement accompagné du propriétaire et, pendant la visite, mes potentiels acquéreurs nous disent rapidement que le logement, en l’occurrence l’espace de vie, est trop petit pour eux. Je vois le vendeur sortir et revenir après s’être rendu à sa voiture, une disqueuse à la main. A ma grande surprise et à celle de mes clients, il découpe le mur donnant sur le logement voisin. Sa découpe finie, il pousse sur la cloison qui tombe et “Voilà un logement plus grand“, crie-t-il ! Il nous rassure et nous précise que l’autre logement est le sien aussi et que, depuis le matin, tous les visiteurs avaient la même objection pour la taille réduite du séjour. Il a craqué et relié le tout. Par contre, le prix n’était plus le même car il venait d’augmenter la surface habitable et souhaitait vendre plus cher. Cette histoire s’est finie par un mois de travaux faits par le vendeur, une nouvelle annonce, un prix plus élevé et un logement plus grand. Bien entendu, j’ai vendu !

Après une multitude de confinements, comment voyez-vous évoluer ce secteur d’activité ?

Il va falloir se remettre en question et vite car tous les nouveaux acteurs du marché sont arrivés dans une période très porteuse et même facile. Il est vrai qu’en cette période dynamique pour l’immobilier, il suffisait d’avoir un mandat pour le vendre. Les taux remontants, les prix étant au plus haut historique, le nombre de vendeurs plus rare et le pouvoir d’achat des ménages diminuant, il faut s’attendre à une baisse des prix pour ensuite basculer dans une crise immobilière.

Vous êtes ministre du Logement dans un prochain gouvernement* : que feriez-vous en faveur de l’immobilier et du BTP ?

Le gel des taux bancaires sous les 1,5% hors assurances pour les durées supérieures à 15 ans, une TVA à 10% sur tous les travaux (résidence principale ou pas), des logements vacants depuis plus de trois ans saisis et donnés à la collectivité pour faire face au manque de logements en location… Les mairies devraient céder tous leurs terrains non bâtis, pour l’euro symbolique, à des promoteurs mutualistes ou sociaux faisant de l’accession propriété par la location. Faire une vraie réforme sur les logements dits passoires thermiques mais en consultation avec des thermiciens et des diagnostiqueurs. Pour l’instant, même les nouveaux DPE ne reflètent pas du tout l’isolation réelle des logements.

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*L’interview a été réalisée avant l’élection présidentielle de 2022 : la réponse est dissociée de l’actualité et de tout partisanisme politique.