Illustration (josemdelaa / Pixabay / ImmoPotam).

Fondation Abbé Pierre : le quinquennat du mal-logement ?

Dans son rapport annuel, la Fondation Abbé Pierre remarque que 4,1 millions de personnes souffrent de mal-logement ou d’absence de logement personnel et elle estime que 300.000 personnes vivent sans domicile (hébergement généraliste, CADA, hôtel, abri de fortune ou à la rue). Pour elle, la politique d’Emmanuel Macron est en grande partie responsable.

Si les aides au logement ne représentent plus que 1,63% du PIB en 2020 contre 1,82% trois ans plus tôt, la Fondation Abbé Pierre, dans son dernier rapport annuel sur l’état du mal-logement en France, regrette que le logement soit le parent pauvre du quinquennat d’Emmanuel Macron. Elle y dénonce ainsi l’impact anti-redistributif des réformes du début de quinquennat telles que la suppression de l’ISF qui a été remplacée par un simple impôt sur la fortune immobilière, l’extinction de la taxe d’habitation qui profitera surtout aux ménages les plus aisés dans la mesure où les plus modestes payaient un montant très limité… La Fondation Abbé Pierre regrette aussi les rattrapages insuffisants suite au mouvement des Gilets Jaunes et la crise du Covid ou au renoncement des réformes plus structurelles des prestations sociales pouvant lutter contre la pauvreté et favorisant le retour à des politiques inégalitaires (refonte des APL).

Le rôle d’une association et toujours d’interpeler, de dire qu’on n’en fait pas assez. Elle est dans son rôle“, a estimé de son côté Emmanuelle Wargon, la ministre déléguée en charge du Logement, aux journalistes de BFMTV. Malgré tout, la Fondation Abbé Pierre et le gouvernement s’accordent sur l’importance de la loi SRU qui pourrait bien être prolongée au-delà de 2025 et qui permet une meilleure répartition des logements sociaux sur l’ensemble du territoire.