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Paris 2024 : des chantiers pas toujours exemplaires

Les chantiers des Jeux Olympiques, censés être exemplaires, ne sont pas de tous reproches. Une dizaine d’ouvriers précaires ont saisi le Conseil des prud’hommes de Bobigny (93) pour plusieurs manquements de la part des géants du BTP.

Malgré les quelques 850 contrôles réalisés à l’occasion des travaux autour des Jeux Olympiques de Paris 2024, près d’une centaine de travailleurs exerceraient en situation irrégulière pour permettre à cet évènement planétaire de se tenir dans les meilleures conditions. Toutefois, dix travailleurs sans papiers, venus d’Afrique (du Mali et du Congo), ont décidé d’attaquer les géants du BTP (Eiffage, GCC, Spie Batignolles et Vinci) et leurs sous-traitants pour avoir travaillé sur les chantiers olympiques en l’absence de contrats de travail, de fiches de paies, de congés payés et d’heures supplémentaires. Régularisés depuis, ils ont saisi les Prud’hommes pour dénoncer leurs conditions plus que précaires, qui n’ont rien à envier aux chantiers du Qatar, et faire requalifier leurs contrats en CDI. Une fois les contrats de reconnus, la convention collective s’applique et les ouvriers précaires peuvent réclamer les arriérés de salaires et l’interruption du CDI sans cause réelle et sérieuse (avec dommages et intérêts). L’audience devrait se tenir le 12 octobre prochain à Bobigny (Seine-Saint-Denis) tandis que le promoteur Vinci Immobilier vient tout juste de lancer la commercialisation d’un programme sur le village olympique.

On nous avait promis des chantiers des JO exemplaires. Finalement c’est pire qu’ailleurs, car il y a un impératif politique : il faut que les chantiers soient livrés en temps et en heure. Donc les sociétés mettent en œuvre tous les moyens légaux ou illégaux pour livrer dans les temps“, regrette Richard Bloch, représentant de la CGT, auprès de Franceinfo. De son côté, la SOciété de LIvraison DEs Ouvrages olympiques (SOLIDEO) assure avoir mis en place de nouvelles procédures de lutte contre le travail illégal sur les chantiers qu’ils supervisent. La semaine dernière, Dodin Campenon Bernard (groupe Vinci) a été condamné à une amende de 250.000€ après la mort d’un intérimaire sur le chantier du Grand Paris Express.