Photographie (DR / Century 21 France).

Charles Marinakis (Century 21) au chevet de la loi Hoguet

Si la loi Hoguet a clairement était pointée du doigt par l’Autorité de la Concurrence, Charles Marinakis (Century 21) ne comprend même pas l’intérêt d’une telle analyse à l’heure où l’ensemble de la profession est en profonde difficulté. Les professionnels du secteur demandent à être reçus par Bruno Le Maire (Economie & Finance) à l’initiative de cette démarche.

Saisie par Bruno Le Maire (ministre de de l’Economie et des Finances), l’Autorité de la Concurrence s’est penchée sur la pertinence de la loi Hoguet. Mise en place en 1970, elle réglemente les métiers de la profession immobilière en y imposant un cadre pour justifier de compétences spécifiques (formation scolaire ou expérience professionnelle), vérifier un devoir de moralité (extrait du casier judiciaire) et s’assurer d’heures de formations annuelles notamment. Elle reproche principalement les taux de commissions beaucoup trop élevés en France par rapport aux autres pays de l’Union Européenne, privant chaque année les ménages de trois milliards d’euros. Pour Charles Marinakis, cette analyse de l’Autorité de la Concurrence n’a clairement pas lieu d’être, rappelant que la profession d’agent immobilier est déjà fortement concurrentiel (avec plus de 40.000 cartes professionnelles en cours de validité) et que le choix du consommateur de faire appel à un agent immobilier reste libre. Il constate que le niveau de satisfaction des clients est particulièrement encourageant et que le hasard n’y est pour rien. Face à cette missive jetant le discrédit sur l’ensemble de la profession, de nombreuses fédérations (FNAIM, SNPI et UNIS) et entreprises (L’Adresse, Capifrance, Century 21, ERA Immobilier, Citya Immobilier, Dauchez, Foncia, IAD, Guy Hoquet, Keller Williams Immobilier, Laforêt, Nestenn, Nexity, Orpi, Plurience, Procivis, Propriétés-Privées.com, SAFTI, Sergic et Square Habitat) cherchent à rencontrer dans les plus brefs délais Bruno Le Maire.

Que vient faire ce rapport de l’Autorité de la Concurrence dans le marché de la transaction immobilière ? Le secteur de l’immobilier est l’un des marchés les plus concurrentiels de France où chaque client a la liberté de vendre son bien comme bon lui semble. Soit en direct par des plateformes adaptées, soit en passant par un prestataire professionnel – physique ou digital – qu’il aura librement choisi par affinité et/ou en fonction du niveau de prestations attendu, de la rémunération qu’il accepte de verser, et des garanties qui lui sont apportées. Les clients sont déjà libres de choisir : 75% d’entre eux ont choisi de passer par un agent immobilier et 96% sont satisfaits de nos services, pensez-vous que ce soit un hasard ? Quant aux agents immobiliers, ils demandent simplement qu’on les laisse exercer leur métier avec professionnalisme dans le respect de la loi Hoguet et la sécurité des clients, c’est la raison pour laquelle l’ensemble de la profession se mobilise contre l’ingérence inutile de l’Autorité de la Concurrence“, a enragé Charles Marinakis, le président de Century 21 France, sur son compte LinkedIn. Cette réaction épidermique des professionnels de l’immobilier intervient quelques jours à peine après le Conseil National de la Refondation (CNR) dédié au Logement qui a été jugé insuffisant par Pascal Boulanger, le président de la Fédération des Promoteurs Immobiliers (FPI).

Emma Petit-Berthelot

Contributrice pour ImmoPotam.com. Sujets de prédilection : emploi, Ile-de-France, ancien / récent, loi Carrez, prêt classique... Tous ses articles