Perspective (Droits réservés / ImmoPotam).

BTP : de plus en plus de chantiers sont confrontés au vol et au racket

La filière du bâtiment, déjà confrontée à une baisse d’activité, doit aussi gérer la recrudescence des vols de matériaux et outils sur les chantiers, exacerbée depuis la crise du Covid. Malgré une convention de sécurité signée avec les forces de l’ordre en 2014, certains chefs d’entreprise préfèrent encore payer des “protections” pour éviter les pertes liées aux vols.

Alors que toute la filière du bâtiment est confrontée à une baisse d’activité, elle doit aussi faire face à la disparition de leurs outils de travail sur les chantiers. Régulièrement, les acteurs du BTP se retrouvent sollicités pour bénéficier d’une “protection” permanente dans les quartiers sensibles pour avoir l’assurance que leurs matériaux ne seront pas volés. Depuis la crise du Covid, ils remarquent que ces délits sont de plus en plus nombreux et cela peut concerner aussi bien les combustibles (fioul, gaz…), les métaux (cuivre, fer, zinc, aluminium…), des câbles ou du matériel de chantier. Désormais, ces vols sont aussi de plus en plus nombreux dans les camions qui se font dépouiller en quelques minutes. Pour y remédier, la Fédération Française du Bâtiment (FFB) a signé une convention avec les forces de l’ordre en 2014 afin de rendre les chantiers plus sûrs grâce à des rondes et des caméras de vidéosurveillance. Mais certains chefs d’entreprises préfèrent encore s’arranger avec les voleurs en lâchant des milliers d’euros plutôt que d’être pénalisés par tous les aléas (temps de remplacement, coût du matériel, retard de chantier, chômage technique…).

Les entreprises sont invitées à signaler les chantiers à risques à la police ou à la gendarmerie plutôt que de verser des sommes d’argent aux voyous pour ne pas se faire voler leurs matériaux“, remarque Fabien Daurat, le président de la Fédération Française du Bâtiment (FFB), au Figaro. A plus grande échelle, la FFB envisage de se rapprocher du ministère de l’Intérieur avant la fin de l’année pour trouver une solution face à ce préjudice qui avait été évalué à 2 milliards d’euros (l’équivalent de 1,2% du chiffre d’affaires des entreprises du BTP). Selon un baromètre de L’Observatoire Français de l’Industrie, du Commerce Et des Services (OFICES), une entreprise sur deux dans le BTP est concernée par le vol d’engins ou et matériel : en 2022, plus de 4.000 matériels de chantier ont été dérobés et seulement 4% ont pu être récupérés.