Illustration (wanze3 / Pixabay / ImmoPotam).

Corse : bientôt la fin de la spéculation immobilière ?

A titre expérimental, la collectivité de Corse bénéficiera d’un droit de préemption permettant la régulation des résidences secondaires à fortes valeurs. Cette proposition de loi était présentée par Jean-Félix Acquaviva et soutenue par les deux autres députés nationalistes (Michel Castellani et Paul-André Colombani) malgré l’opposition du gouvernement.

Cette semaine, Jean-Félix Acquaviva, le député de Haute-Corse (Libertés & Territoires), a défendu devant l’Assemblée Nationale une proposition de loi visant à réguler la spéculation immobilière sur l’Ile-de-Beauté. Adoptée en première lecture, cette loi, qui doit d’abord être expérimentée pour cinq ans, permettra à la collectivité de Corse de bénéficier d’un droit de préemption renforcé sur les transactions immobilières en justifiant d’un intérêt général. Tout cela serait alors financé par une taxe anti spéculative portant sur des résidences secondaires dont la vente se ferait au-delà d’un seuil à déterminer. L’idée étant de ne pas toucher aux biens patrimoniaux ou familiaux, ni de dénaturer les villages corses avec un trop grand nombre de locations saisonnières. Le gouvernement s’était montré défavorable à cette proposition de loi, redoutant une rupture d’égalité devant l’impôt et remarquant que d’autres régions sont aussi touchées par ce type de situation le long du littoral. Celle-ci doit maintenant être examinée par le Sénat avant une validation définitive.

Le taux de résidences secondaires en Corse, qui avoisine les 30%, est trois fois supérieur à la moyenne française. Certaines villas, proches du littoral, peuvent se vendre jusqu’à 30.000€ du mètre-carré et se louent facilement 10.000 ou 20.000€ la semaine, parfois bien plus en haute saison. Quand on sait que le revenu médian en Corse approche les 20.000€ annuels, on mesure l’indécence de telles transactions (18% inférieures à la moyenne nationale) qui aggrave les inégalités au sein de la société insulaire“, a pesté Jean-Félix Acquaviva, député de Haute-Corse (Libertés & Territoires), devant ses homologues de l’Assemblée Nationale vendredi. Récemment, Nil Caouissin, militant à l’Union Démocratique Bretonne (UDB), était confronté à la même problématique de spéculation immobilière sur un trop grand nombre de résidences secondaires en Bretagne et souhaitait mettre en place un statut de résident breton pour pouvoir acheter un bien dans cette région.