Perspective (DR / Luxigon / Studio Libeskind / Compagnie de Phalsbourg).

Toulouse (31) : la justice approuve une Tour Occitanie sans HLM

Malgré les recours déposés par de nombreuses associations, la justice a de nouveau donné son feu vert pour la construction de la Tour Occitanie à Toulouse (31). La Compagnie Phalsbourg doit encore franchir une dernière étape en janvier 2024 pour espérer lancer son chantier.

La Tour Occitanie, qui a vu son permis de construire validé par la mairie de Toulouse (Haute-Garonne) depuis 2019 et qui devait être livrée cette année, n’est toujours pas sortie de terre à cause de nombreux recours. De nombreuses associations (Non au Gratte-Ciel de Toulouse, Les Amis de la Terre / Midi-Pyrénées et Droit au Logement 31) se sont opposées à ce gratte-ciel végétalisé haut de 153m (pour 38 étages). Elles reprochent à la Tour Occitanie de ne pas prévoir de logements sociaux comme le demande le Plan Local d’Urbanisme (PLU) et les quotas imposés par le code de l’urbanisme. Depuis 2021, les trois associations ont été déboutées : pour la justice, le projet de la tour, qui se dressera sur un ancien terrain de la SNCF entre les quartiers Matabiau et Médiathèque, est conforme à la loi car elle ne présente aucune incohérence dans le projet d’aménagement de la métropole toulousaine et que la production de logements sociaux doit s’évaluer sur l’ensemble de l’opération, à savoir le quartier Matabiau qui deviendra le futur quartier d’affaires de Toulouse. Daniel Libeskind (l’architecte à l’origine du projet) et Philippe Journo (le président de La Compagnie Phalsbourg) ont promis que les logements sociaux seront bel et bien construits sur l’ensemble du nouveau territoire qui recensera 3.000 nouveaux logements (dont 1.050 HLM). La Tour Occitanie, qui aura une surface totale de 30.000m², prévoit 126 logements haut-de-gamme, un restaurant-bar panoramique sur les deux derniers niveaux, un hôtel Hilton 4-étoiles, 11.000m² de bureaux, 2.000m² de commerces en pied d’immeuble et des locaux pour la SNCF.

La cour, comme le tribunal administratif de Toulouse, relève que si la modification contestée assouplit les conditions d’appréciation du respect de cette obligation en matière de logements sociaux, cette modification du plan local d’urbanisme n’a pas pour conséquence d’amender les modalités de calcul déterminant le nombre de logements sociaux à créer, en particulier le pourcentage minimum de surface de plancher affectée aux logements locatifs sociaux et aux logements en accession sociale ou à prix maîtrisé dans le territoire concerné“, précise la cour administrative d’appel de Toulouse dans un communiqué de presse. Malgré cette décision de justice, le promoteur de la Tour Occitanie n’est pas pour autant prêt de lancer le démarrage des travaux : un recours demandant l’annulation du projet doit être examiné en janvier prochain.