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Paris (75) : le gouvernement veut envoyer ses sans-abris en province

A l’approche de la Coupe du Monde de rugby en 2023 et des Jeux Olympiques de Paris en 2024, des familles de migrants sont invitées à quitter la capitale pour s’installer en province, dans des centres d’hébergement spécialement conçus pour l’occasion. Dans les communes concernées, cette mesure est loin d’être appréciée.

A quelques semaines de la Coupe du Monde de rugby qui aura lieu dans l’Hexagone en 2023 et à un peu plus d’un an des Jeux Olympiques qui se tiendront à Paris durant l’été 2024, le gouvernement chercherait à masquer ses plus précaires des yeux du monde entier. Des milliers de sans-abris, essentiellement des migrants en demande d’asile, seraient incités à quitter la région parisienne pour s’installer provisoirement en province. Pour justifier ce dispositif, de plus en plus d’hôteliers franciliens refuseraient d’accueillir cette population et préfèreraient d’ores et déjà se concentrer sur cette clientèle internationale venue profiter des manifestations sportives. Ce serait presque 5.000 chambres qui auraient été perdues pour l’hébergement d’urgence en quelques semaines. Pour trouver une alternative, le gouvernement a alors demandé aux préfets de créer des zones d’accueil dans toutes les régions (sauf dans les Hauts-de-France et en Corse) pour désengorger l’Ile-de-France. Ces personnes, fortement invitées à découvrir le pays, seront prises en charges pendant trois semaines dans ces sas et pourront par la suite être réorientées dans une région avec la possibilité de bénéficier d’un hébergement correspondant à leur situation. Seules les personnes en CDI, les femmes enceintes de plus de six mois et ceux souffrants de maladies graves ne seraient pas concernés par ce transfert. Mais du côté des élus locaux, la mise en place de ces sas leur a été imposée et crée même des tensions auprès de leurs administrés.

Nous ne sommes pas favorables à l’installation d’un tel sas sur notre commune, dans ces conditions que nous jugeons indignes“, prévient Philippe Salmon, le maire de Bruz (Nouvelle Donne), dans un entretien accordé à Ouest-France. Dernièrement, le CROUS a déjà fait savoir qu’il allait proposer les logements laissés vacants par ses étudiants aux bénévoles et aux partenaires des Jeux Olympiques de Paris.