Michel Mouillart : “en 2023 on produira moins de logements qu’en 1951”
Le secteur de la construction est en grande difficulté au regard du nombre de logements produits. Pour y remédier, Michel Mouillart (L’Observatoire Crédit Logement / CSA) réclame le début d’une action publique dans les meilleurs délais.
Pour les professionnels de la construction, 2023 est une année particulièrement difficile, au point même de craindre de désastreuses conséquences sur l’emploi. Si Michel Mouillart, le directeur scientifique de L’Observatoire Crédit Logement / CSA, admet que la situation est problématique dans la production de logements neufs, il s’étonne que la puissance publique n’ait toujours pas réagi pour sauver ce secteur. Le ministère de la Transition Ecologique et de la Cohésion des Territoires remarquait que, en juillet 2023 sur les douze derniers mois, 333.100 logements avaient été commencés (soit une baisse de 13,2% en un an). Pour les constructeurs de maisons individuelles, 2022 était déjà une année catastrophique puisque moins de 100.000 logements individuels avaient été produits (hors unités vendues par les promoteurs).
“Pour la construction, il s’agit d’une ‘annus horribilis’. Notez qu’en 2023 on produira moins de logements qu’en 1951, si l’on pondère par rapport au nombre d’habitants. Je n’ai jamais vu une situation de crise immobilière d’une telle ampleur sans un commencement d’action publique“, déplore Michel Mouillart, le directeur scientifique de L’Observatoire Crédit Logement / CSA, dans un entretien accordé à Ouest-France. Par ailleurs, il considère qu’il faudrait plus qu’une baisse des taux d’intérêts pour sauver le marché de l’immobilier en 2024.
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