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Henry Buzy-Cazaux : “ne pas attendre la mort clinique pour agir”

Henry Buzy-Cazaux, le président-fondateur de l’Institut du Management des Services Immobiliers, remarque que le volume de ventes a chuté d’un tiers ces derniers mois et il s’étonne que, derrière ce chiffre catastrophique, le gouvernement n’a toujours réagit pour apporter des solutions à ce secteur qui représente près de deux millions d’emplois.

Dans une tribune libre accordée au magazine Capital, Henry Buzy-Cazaux, le président-fondateur de l’Institut du Management des Services Immobiliers, est revenu sur la chute des ventes de logements. S’il admet que la réforme des retraites occupe massivement les pouvoirs publics, il s’étonne que la vie des ménages, frappés par l’inflation, ne soit pas davantage débattue, surtout en matière d’immobilier. Il rappelle que la vente de logements (neufs et anciens) a chuté d’un tiers sans que le gouvernement ne réagisse. Si le marché de l’immobilier a pu enregistrer 1,2 million de transactions l’an dernier, il précise que cela correspond d’abord à un besoin (mariages, divorces, naissances, décès, mutations professionnelles…). Pour Henry Buzy-Cazaux, les faibles taux d’intérêts observés ces dernières années ne peuvent être la cause pour acquérir un logement, surtout face à une fiscalité toujours contraignante. Il précise aussi que la mauvaise santé du secteur de l’immobilier et du BTP aura forcément des conséquences sur son marché du travail où près de 2 millions d’emplois sont concernés (directement ou indirectement) : le gouvernement peut-il réellement prendre un risque sur le taux de chômage ? Enfin, pour Henry Buzy-Cazaux, il ne faut pas oublier que l’immobilier a toujours été vertueux sur les finances publiques, que ce soit sur les droits de mutation ou la TVA. Voir ces recettes diminuer, ce ne sera pas sans conséquence sur l’action sociale de proximité et les aides en faveur de l’hébergement.

L’indifférence à la situation du marché du logement n’est pas admissible. A moins qu’elle ne soit qu’apparente et qu’au gouvernement se prépare un plan de sauvetage du secteur, soigneusement caché pour créer un effet de surprise et l’un de ces chocs qu’aime le président. En médecine, et le logement est bel et bien malade, on parle ainsi de remèdes de cheval. On parle aussi de choc et de choquer, mais c’est souvent trop tard, pour faire repartir un cœur arrêté. Ne pas attendre la mort clinique pour agir“, prévient Henry Buzy-Cazaux, le président-fondateur de l’Institut du Management des Services Immobiliers, dans une tribune libre sur Capital. Pour la Fédération Française du Bâtiment (FFB), si le gouvernement ne réagit pas rapidement, ce sont 100.000 emplois qui disparaîtront en 2024-2025.