Illustration (HelenJank / Pixabay / ImmoPotam).

Saint-Tropez : Villa Grenadine, une histoire qui tourne au vinaigre !

Si la vente de la luxueuse Villa Grenadine à Saint-Tropez (Var) semblait être des plus classiques en 2016, son dénouement en 2022 est des plus surprenants puisqu’on y retrouve des protagonistes aux horizons très variés…

En 2016, Jacques-Henri David, un banquier d’affaires monégasque et ancien haut dirigeant chez Saint-Gobain, cherchait vendre sa Villa Grenadine, située dans l’arrière-pays tropézien, et espérait en obtenir 6,5 millions d’euros. Il mandate alors Alexi Polevoi, un agent immobilier russe basé dans le Sud de la France, pour qu’il s’occupe de lui dénicher le futur acquéreur. Aleksandr Kokorin, footballeur russe au Dynamo Moscou et international confirmé, montre un coup de cœur pour cette villa et en propose 5,5 millions d’euros. La vente est conditionnée à l’obtention d’un prêt et 10% de la somme est alors bloquée sous compte séquestre chez le notaire. Aleksandr Kokorin fait ses démarches pour obtenir le financement mais la Société Générale lui refuse le prêt : le footballeur, bien qu’il soit international reconnu, ne parviendrait pas à justifier la provenance des fonds. Touché dans l’amour propre, Aleksandr Kokorin propose alors 50.000 euros à Alexi Polevoi si celui-ci parvient à lui récupérer ses 550.000 euros toujours bloqués chez le notaire. Mais l’agent immobilier refuse : il s’attend à récupérer 5% de commissions telles que le footballeur lui aurait promis, qu’importe le dénouement de la vente. Dans le même temps, Aleksandr Kokorin et Jacques-Henri David négocient directement entre eux pour se partager la somme sous séquestre.

Alors que tout pourrait en rester là, Daria Valitova, mannequin russe et femme d’Aleksandr Kokorin, prend les choses en main en sollicitant l’aide d’un compatriote pour qu’il se fasse passer pour un potentiel acquéreur et intimide l’agent immobilier. Une fois sur place, le faux acheteur, en compagnie d’un ancien légionnaire au physique imposant, menace de s’en prendre à Alexi Polevoi et toute sa famille s’il ne parvenait pas à débloquer les fonds et irait raconter ses magouilles à la police. Sauf que voilà, pour Alexi Polevoi, l’univers carcéral français, ce n’est pas un lieu qui l’effraie outre mesure : adolescent, il avait été condamné à huit ans de prison pour le meurtre de son père, de sa belle-mère, de ses grands-parents et de leurs amis dans la tuerie de Louveciennes (Yvelines). Etant droit dans ses bottes, il décide alors de déposer plainte mais le tribunal correctionnel de Draguignan a fini par prononcer la relaxe car la tentative d’extorsion n’était pas caractérisée…