Illustration (QuinceCreative / Pixabay / ImmoPotam).

L’architecte des balcons effondrés prend sa part de responsabilité

Le 15 octobre 2016, dans le centre-ville d’Angers (49), le balcon d’un appartement s’effondrait à l’occasion d’une pendaison de crémaillère faisant 4 morts et 14 blessés. Le procès a démarré le 9 février dernier et doit se terminer le 4 mars prochain.

Les vies de dix-huit étudiants et de leurs familles ont basculé le 15 octobre 2016 à l’occasion d’une pendaison de crémaillère qui a mal tourné. Ce soir-là, un balcon au 3ème étage de la résidence “Le Surcouf” située dans le centre-ville d’Angers (Maine-et-Loire) s’effondre, faisant quatre morts et quatorze blessés. Plus de cinq ans après les faits, le procès a enfin lieu : cinq personnes sont mises en examen pour homicides involontaires et blessures involontaires, risquant une peine maximale de trois ans de prison et 45.000 euros d’amende. Si pendant un temps le défaut d’entretien était évoqué dans cet immeuble construit entre 1996 et 1998, cette hypothèse avait fini par vite être rejetée par les experts qui avaient montré d’importants défauts de construction et de ferraillage des balcons : ceux-ci ont été coulés sur place au lieu d’être préfabriqués, nécessitant de nouveaux plans de construction.

Si le conducteur de travaux de l’agence d’architectes (décédé depuis) aurait dû demander de nouveaux plans d’exécution dans son compte-rendu de chantier, le manque de formalisme est pointé du doigt par Frédéric Rolland (l’architecte) qui reconnaît aussi sa part de responsabilité dans ce drame : bien qu’il n’a jamais été consulté sur ce chantier, il aurait dû être plus vigilant auprès de son conducteur de travaux et il admet que la modification du mode de construction aurait pu faire l’objet d’un avenant entre son cabinet d’architectes et l’entreprise de gros œuvre. De même, il apparaît que ce changement de mode de construction ne génèrerait pas un surcoût mais avait surtout permis de gagner quatorze semaines sur le calendrier des travaux. De son côté, Patrick Bonnel, le patron de l’entreprise de gros œuvre, a admis avoir eu honte du travail de ses équipes.