Illustration (RGY23 / Pixabay / ImmoPotam).

Environnement & climat : 3 étudiants veulent repenser les toits

Et si les célèbres toits en zinc de Paris (75) laissaient place à des plateformes végétalisées offrant de nouveaux espaces verts ? C’est l’idée développée par trois étudiants français du Massachusetts Institute of Technology (MIT) de Boston (Etats-Unis).

Trois étudiants français, scolarisés dans la prestigieuse Massachusetts Institute of Technology (MIT) de Boston (Etats-Unis) pour suivre des cours d’architecture et de développement immobilier, ont créé dès 2020 la start-up Roofscapes avec pour ambition de transformer les toits pentus des milieux urbains en plateformes végétalisées, en s’inspirant des altanas de Venise (Italie), ces terrasses perchées en bois qui ont vu le jour au XIIe siècle. Grâce à cette idée de proposer de nouveaux espaces verts et de répondre aux enjeux du réchauffement climatique, la jeune entreprise a été sélectionnée pour présenter son travail à la Biennale 2021 ​​d’architecture et d’urbanisme de Séoul (Corée du Sud) et a pu développer une grande maquette (à l’échelle 1:50) illustrant sa vision de l’urbanisme sur les toits des villes européennes denses. Sur la base de simulations climatiques effectuées au MIT, des villes comme Milan (Italie), Budapest (Hongrie) ou Paris verront la ventilation naturelle s’annuler d’ici vingt-cinq ans, laissant le tissu urbain s’exposer directement aux rayonnements solaires. Pour y remédier, Roofscapes propose un système de toiture modulaire et personnalisable qui utiliserait du bois d’ingénierie léger et une nouvelle couche de matériaux organiques venant s’appuyer sur les toits en pente existants sans les remplacer. A Paris, les constructions datant d’avant la Seconde Guerre Mondiale utilisent des murs porteurs surdimensionnés, ce qui permettrait de transférer de nouvelles charges surfaciques. Roofscapes compte s’appuyer sur les données de l’IGN afin de tenir compte des spécificités locales et de recourir à des drones à balayage 3D pour préfabriquer des modules qui deviendront des espaces accessibles aux personnes, aux plantes, aux animaux et aux autres êtres vivants.

Le manque de végétation en ville est l’un des principaux contributeurs à l’îlot de chaleur urbain. Limitons l’impact de ce phénomène sur les bâtiments qui nous entourent en les recouvrant d’une couche organique généreuse permettant de réduire les températures de surface, d’améliorer la qualité de l’air, d’augmenter la rétention des eaux pluviales et d’offrir de nouveaux espaces aux espèces non-humaines en ville“, expliquent les fondateurs de Roofscapes. Si les trois étudiants se concentrent pour le moment sur les toits de la capitale, ils prévoient ensuite d’exporter ce projet localement (Bordeaux, Toulouse, Lyon ou Marseille) avant de regarder vers l’international…

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