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Achat immobilier : tous les conseils méritent-ils d’être reçus ?

L’achat d’un premier appartement : pour celui qui l’a vécu, c’est un moment forcément inoubliable. Déjà parce que ça marque une étape dans la vie, comme beaucoup de premières fois, et c’est aussi un moment particulier où l’on se retrouve engagé pour quelques dizaines de milliers d’euros. Inévitablement, ça fait un petit quelque chose au moment de passer chez le notaire et on a envie d’en parler autour de nous parce que ce n’est que du bonheur, qu’on veut le partager et se rassurer un peu aussi…

Il y a des moments dans la vie qui marquent des étapes : sa première fois, la fin des études, sa première voiture, son premier boulot… Son premier appartement, son véritable chez soi, c’est un instant qui compte. Acheter son premier appartement, ce n’est pas un moment qu’on oublie, contrairement à certaines premières fois, car on parle d’une engagement sur plusieurs années. Se dire que tous les mois près d’un tiers de notre salaire va servir à rembourser un crédit, même si nous voulions l’oublier, le banquier est là pour nous le rappeler sur chaque relevés de comptes. Forcément, au regard des sommes engagées, on ne peut pas faire preuve d’amnésie.

Au regard des sommes engagées, on a aussi besoin de quelques conseils, ne serait-ce pour se rassurer. Ce n’est pas grave si nous nous trompons au moment d’acheter une chemise un peu étroite dans une enseigne de prêt-à-porter. Là, pour un bien immobilier, le montant en jeu et la durée d’engagement peuvent être beaucoup plus pénalisants. Alors oui, c’est humain de demander un avis, d’avoir le conseil de quelqu’un qui compte juste pour se rassurer et mieux dormir la nuit sans avoir des douleurs abdominales. Encore faut-il demander l’avis à la bonne personne, pas à la Terre entière ou au premier venu dans une conversation sur Facebook Messenger… Le choix de ce conseiller est capital car il ne faut surtout pas croire que tout le monde vous veut du bien. Surtout que des conseils sur votre achat immobilier, vous allez en recevoir des tonnes.

Le premier conseil que vous allez recevoir dans une transaction immobilière, c’est celui du vendeur. Comme sa fonction l’indique, il est principalement là pour vendre et mettre en avant son produit. Et, comme dans tout métier lié au commerce : plus il vend, mieux il est payé. Mécaniquement, c’est quand même dans son intérêt de vous rassurer en vous disant que vous prenez la bonne décision… Il est aussi là pour présenter la ville, le quartier et le bien en lui-même. Avec l’expérience, il est apte à gérer les objections et apporter des réponses qui vont dans son sens. Vous ne rencontrerez jamais un vendeur qui vous dira que la barre HLM à 300m est craignos et qu’il s’agit d’une plaque-tournante pour toute la drogue du département… A l’inverse aussi, un bon vendeur n’est pas là pour survendre son produit car ce serait contre-productif : prendre un prospect pour un zouave ne s’est jamais terminé par une transaction. Il est vrai que le commercial sera parfaitement en mesure d’appuyer sur les points forts et les avantages du produit. Les défauts, quant à eux, seront sans doute évoqués mais très vite mis en arrière-plan. Un bon commercial n’a pas besoin d’en faire des caisses pour faire sa vente : s’il sait qu’il sait vendre et qu’il a confiance en son produit, il sait qu’il pourra le vendre sans surjouer ou s’inquiéter pour son salaire à la fin du mois. La difficulté pour un acheteur est donc de réussir à faire la part des choses entre les critères objectifs mis en avant par un commercial, en gardant en tête que tout est une histoire de présentation…

On n’achète jamais un appartement parce que le commercial est sympathique (ou sexy), bien que l’on puisse rater une transaction à cause d’un mauvais vendeur…

Le deuxième conseil que vous allez recevoir est celui de votre conseiller financier (votre banquier ou un courtier). Il ne vous donnera probablement aucun avis sur le bien immobilier que vous convoitez : ce n’est pas son rôle et il n’a pas cette légitimité à vous dire si c’est adapté à votre besoin. Par contre, il a une vraie expertise à vous dire si vous pouvez vous le payer ou non. L’avis d’un conseiller bancaire est très manichéen. Avec lui les choses sont binaires : ça rentre dans les cases ou ça ne rentre pas. Si ses voyants sont au vert, c’est que tout va bien. Si c’est orange ou rouge, il sera là pour calmer vos ardeurs et vous orienter sur un budget plus adapté. La seule chose que vous pouvez faire avec un banquier qui vous dit que c’est rouge, c’est éventuellement de faire jouer la concurrence avec un autre banquier : les critères entre les banques ne sont pas toujours les mêmes et une condition commerciale plus avantageuse peut transformer un stop en feu vert. Si vous sentez que votre dossier est atypique ou compliqué, la solution du courtier peut être la plus favorable : lui connaît toutes les conditions bancaires et, en fonction de votre profil et de vos attentes, saura rapidement vous dire ce qui est réalisable ou pas dans votre situation, sans perte de temps. Son rôle sera de vous orienter vers l’établissement bancaire qui vous apportera les meilleures chances de réussites aux conditions les plus favorables, tout en sachant qu’il joue sa réputation à vous présenter le meilleur taux et sait que vous pourrez le recommander auprès de votre entourage…

Le troisième conseil que vous allez recevoir, c’est justement celui de votre entourage. L’avis de papa et maman compte, même si ce n’est pas eux qui achètent et qu’ils ne vont normalement pas y habiter. Le conseil des parents est à double tranchant : si vous avez les mêmes goûts en matière d’immobilier, ils vont vous rassurer. A l’inverse, et en réalité c’est bien souvent le cas, si vous n’avez pas les mêmes critères, ils auront tendance à vous dire tout ce qu’ils n’aiment pas dans vos choix et à vous mettre un doute parce qu’on donne souvent un avis par rapport à son point de vue. A vous de réussir à faire la part des choses. Quoiqu’il en soit, leur avis est à prendre en considération, consciemment ou inconsciemment, car, s’ils vous aiment, ils seront là pour vous dire en toute franchise ce qui est bien et moins bien. Ils ne sont normalement pas là pour vous juger ou vous mettre la tête au fond du seau. Eventuellement, ils pourront aussi vous aider à financer le bien : ça peut valoir le coup de les consulter un petit peu…

Pour ceux qui sont fâchés avec leurs parents ou qui n’ont plus la chance d’en avoir, un membre proche de la famille peut être un bon conseil. Mais il faut vraiment l’avis d’un membre proche, pas du cousin germain qu’on croise une fois par décennie entre La danse des canards et une Macarena… L’avis d’un membre proche, celui qui peut venir en aide en cas de problème de santé ou d’argent, peut être très utile : il dira en toute franchise et sans filtre ce qu’il pense du bien, que ce soit son agencement ou sa valeur financière.

Pour beaucoup, accéder à la propriété peut être une forme de réussite qui s’appuie aussi sur un confort professionnel. Il est donc important de demander l’avis aux bonnes personnes. Votre achat immobilier peut faire des jaloux ou réveiller des craintes qui n’étaient pas les vôtres. Quand vous achetez un appartement, ça peut réveiller de la frustration chez un ami (qui au final n’en est plus vraiment un) qui verra que vous avancez dans la vie et pas lui. Il verra aussi que vous pouvez vous payer un bien que lui ne peut pas s’offrir. Il aura tendance à vous effrayer sur les sommes engagées, vous dira qu’il faut être le roi des cons pour payer aussi cher un appartement (même si c’est le prix dans le quartier) et finira par vous trouver tous les défauts à un bien qui n’en avait pas à vos yeux. Il vous dira certainement que le vendeur qui vous a fait la vente s’est gavé sur votre dos, que les artisans qui vont vous faire les travaux ont sous-évalué le devis et que le taux proposé par la banque est scandaleusement élevé. Bref, après lui avoir parlé de votre projet et écouté toutes ses inepties, vous aurez probablement perdu un ami et il vous aura coupé l’envie d’acheter. Cela ne peut être que dommage car votre envie d’acheter est bien réelle et vous n’aviez certainement pas l’intention de rester locataire toute votre vie…

Bref, quand vous demandez l’avis à quelqu’un, assurez-vous qu’il s’agisse de la bonne personne et mesurez son intérêt à vous conseiller. N’oubliez pas que le conseiller n’est jamais celui qui paie : pondérez les avis des uns et des autres, ce sont des bons indicateurs pour vous conforter dans votre décision mais leur vision ne vaut pas parole d’Evangile… Le mieux reste au final votre ressenti et le coup de cœur que vous pouvez avoir : il n’y a que vous qui savez ce qui est bon pour vous. Et si vous avez mal dormi la nuit suivant votre réservation, ne dramatisez pas : il vaut mieux rater une nuit que rater un achat immobilier. Cette mauvaise nuit, ce n’est pas grave, c’est un bon indicateur qui vous annonce que cet appartement n’était pas le bon, récupérez votre dépôt de garantie tant que vous êtes dans les délais (le législateur est du côté de l’acheteur) et vous trouverez votre futur chez vous qui vous correspond pleinement à vos critères un peu plus tard…

Retrouvez tous nos conseils (et suivez-les si le cœur vous en dit !)…

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Guillaume Blanc

Fondateur d'ImmoPotam.com. Sujets de prédilection : neuf / VEFA, Pinel, PTZ, déficit foncier, Ile-de-France... Tous ses articles