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Copropriété : le néo-syndic Bellman revoit sa stratégie

Longtemps présenté comme un gestionnaire de copropriété efficace et peu onéreux, Bellman a dû retravailler sa copie pour devenir un syndic de franchisés et un éditeur de logiciel censé faciliter le quotidien des autres gestionnaires. Mais cette mutation n’a pas été sans conséquence sur le plan social.

Si de nombreux professionnels de l’immobilier n’ont de cesse d’évoquer le taux d’usure, chaque métier est lui aussi confronté à ses problématiques. Pour le néo-syndic Bellman, qui a été créé en 2018, il a fallu revoir son positionnement, lui qui se présentait comme un gestionnaire de copropriété venu dépoussiérer la profession avec des outils technologiques novateurs. Or, si la technologie peut apporter une plus-value, les rapports humains ne peuvent pas vraiment être substitués. Pour assurer sa viabilité économique, Bellman, qui revendiquait quelques 130 salariés et presque 40.000 copropriétaires, est parvenu à mobiliser trois millions d’euros auprès de plusieurs investisseurs pour poursuivre son activité de gestionnaire de copropriété sous franchise et proposer son logiciel de gestion (développé en interne) à ses confrères. Il sera ainsi possible de traiter de toutes les problématiques de gestion (comptabilité, administratif, urgences du quotidien…). Pour atteindre la rentabilité d’ici 2024, Bellman n’a pas eu d’autre choix que de revoir ses postes de dépenses et cela a justifié un plan social entraînant le départ de 55 salariés (dont une trentaine de gestionnaires de copropriétés qui peuvent devenir franchisés).

Le dispositif de préservation des emplois que nous avons dû mettre en place a été une véritable épreuve pour chacun d’entre nous. Personnellement, je l’ai vécu comme un déchirement car nous étions devenus une famille et il a fallu faire des choix : soit anticiper pour sauver plus de la moitié des emplois et pérenniser l’entreprise, soit continuer et prendre le risque de mettre la clé sous la porte six mois plus tard. On ne peut pas jouer à pile ou face avec la vie des personnes. Alors, cela a été difficile mais j’ai pris et assumé mes responsabilités“, a précisé Antonio Pinto, le co-fondateur de Bellman, dans un communiqué de presse. Tout l’enjeu pour ce néo-syndic sera désormais de reconquérir la confiance de ses concurrents afin de pouvoir monétiser ce logiciel de gestion développé en interne, sans froisser les egos comme cela avait pu être le cas avec une stratégie de communication atypique