Illustration (pierre9x6 / Pixabay / ImmoPotam).

5 questions à… Raphaël Linossier (J4S Intérim & Recrutement)

Président-fondateur de J4S Intérim & Recrutement depuis plus de deux décennies, Raphaël Linossier aide les candidats et les recruteurs à se rencontrer sur le marché du travail. S’il intervient dans des process de recrutements aussi bien dans le télémarketing, l’évènementiel ou le médical, le monde de l’immobilier reste n’a plus vraiment de secret pour cette agence à taille humaine implantée dans l’est parisien.

L’immobilier est en pleine mutation : comment va la confiance après plus de deux années “atypiques” ? Parlez-nous de votre métier !

Le recrutement en immobilier, qu’il soit pour des CDI, de l’intérim en pré-embauche ou en renfort d’équipes commerciales, prend tout son sens dans la tourmente. La période actuelle en est l’illustration : de nombreux promoteurs ont revu leur stratégie commerciale, leurs objectifs RH, leurs effectifs, durant le Covid. Certaines équipes commerciales ont été disséminées façon puzzle. L’activité reprenant, il s’agit aujourd’hui de reconstruire, d’embaucher de nouveau. Et pour cela, comme une grande marque de pâte à tartiner, les vingt-six ans d’expérience de J4S font la différence. Cette capacité de pouvoir proposer à la fois de l’intérim pour des ouvertures de programmes ou des fins de stocks, et de l’embauche en CDI pour de longues missions, nous permet de répondre à tous les besoins du moment.

Quelle serait la plus belle rencontre que vous ayez faite dans l’immobilier ?

Je pourrais vous parler de ma rencontre avec Jean-Philippe Ruggieri qui m’a bluffé par son intelligence et sa répartie dès mon premier rendez-vous, du déjeuner avec Laurent Vimont qui m’a nourri de son enthousiasme et de ses anecdotes, mais j’ai une tendresse particulière pour ce moment avec Guy Nafilyan qui m’a regardé droit dans les yeux pendant une longue minute puis m’a dit : “Linossier, je vous fais confiance, allons-y !“. C’était il y a vingt-six ans, nous décrochions le premier recrutement de J4S, les remplacements d’été des attachés commerciaux de Kaufman & Broad… Les premiers d’une très longue série.

Avec votre expérience dans l’immobilier : quelle serait l’anecdote la plus croustillante ?

Voilà une question amusante qui me replonge dans mes souvenirs, mais laquelle choisir. En plus de vingt-six ans de recrutement et de suivi RH dans l’immobilier, j’ai pu être le témoin de tant d’histoires, certaines politiques, certaines coquines, certaines tristes. J’aurais pu vous raconter comment certains maires plaçaient leurs progénitures sur des recrutements menaçant de refuser des permis en cas de refus. Je pourrais vous dire comment d’autres se construisaient un patrimoine immobilier grâce aux opérations à prix plafonnés réservés aux habitants de la ville que l’on a oublié de prévenir… Je pourrais revenir sur des déjeuners durant lesquels de grands dirigeants du secteur se confiaient sur leur solitude, sur leurs salariés, leurs investisseurs ou les politiques. Je pourrais même vous conter les rapprochements plus intimes entre clients et vendeurs, les négociations du soir sur l’oreiller ou dans la réserve de la bulle de vente, vous dire que, si la plupart de ces rapprochements se concluaient par une signature de réservation, certains se sont conclus par un mariage. J’aurais pu vous décrire l’ascension d’une jeune étudiante en communication propulsée DRH d’un petit promoteur de l’est parisien ou de ce jeune vendeur devenu chef des ventes après une très longue expérience de trois semaines. Mais, hélas, je ne suis pas interviewé par Mediapart ou Gala, et en RH, je suis tenu au secret et à la confidentialité la plus absolue.

Après une multitude de confinements, comment voyez-vous évoluer ce secteur d’activité ?

Je suis un optimiste de nature et je crois que chaque crise est le bon moment pour changer de paradigme, s’ouvrir d’autres opportunités. La crise de la Covid-19 a totalement rebattu les cartes. Les acteurs du marché de l’immobilier parient pour certains sur une reprise, pour d’autres sur un effondrement. Certains ont une boulimie de foncier quand d’autres s’allègent de leurs terrains. Ces moments d’incertitude créent la mobilité, le changement. C’est là que nous intervenons, en accompagnant dans le recrutement ceux qui se renforcent, en replaçant les équipes de ceux qui s’allègent et en accompagnant ceux qui réfléchissent à d’autres opportunités. Je fais un métier formidable dans lequel je me réjouis de la réussite des autres, car dans chacune d’elle, il y a un peu de moi, de mon engagement, de mon aide, de mon intervention, aussi discrète et anodine fut elle. C’est dans ces moments de crise que notre métier de RH prend tout son sens. Aider, assister, accompagner, c’est l’ADN de J4S, son fondement, sa vocation. Prendre le temps avec les équipes dirigeantes d’un promoteur ou d’un gestionnaire d’établir avec eux la stratégie RH pour les cinq ou dix prochaines années, comprendre leurs contraintes et leurs ambitions, est passionnant. Tout comme accompagner un candidat dans sa reconstruction, transformer ses doutes, ses interrogations, ses freins en passions, en forces, en envies, en ambitions.

Vous êtes ministre du Logement dans un prochain gouvernement : que feriez-vous en faveur de l’immobilier ?

Une loi Linossier de défiscalisation de l’investissement locatif, au même titre que les Pinel, Robien, etc. Cela permettra à mes descendants de pouvoir se présenter en disant “Linossier, comme la loi !“. Plaisanteries misent à part, en plus d’une fiscalité comparable à la Périssol, elle confirmera la possibilité de pouvoir louer le bien ainsi acheter, aux ascendants et descendants de l’investisseur, et cela, sans plafond de revenus du locataire et en ouvrant les droits aux APL à ceux qui en bénéficieraient ailleurs. Cela à l’air de rien, mais donnera un vrai coup de boost à l’investissement et surtout au rapprochement intrafamilial. Occupez-vous de votre chère maman, le fisc vous soutient dans cette bonne action. Autre bienfait de cette précision, cela ouvre les portes de logements neufs, et donc bien équipés, adaptés et confortables aux personnes âgées. La seconde particularité sera d’intégralement sortir l’investissement ainsi réalisé du calcul de la base IFI durant la période de défiscalisation, incitant les investisseurs à revendre le bien au bout des neuf ans et ainsi dynamiser le marché immobilier. Ma seconde action sera de faire baisser le coût de la construction par deux leviers. Le premier serait un grenelle sur la simplification des normes. Aujourd’hui, on dénombre plus de 4.200 normes dans la construction. Plusieurs questions me viennent en tête, la première étant le niveau de solitude et d’ennui de celui qui a pondu ces normes et celui qui les a comptées. Plus sérieusement, je doute que toutes ces normes soient utiles et fondées, pourtant elles sont toutes contraignantes, et les dernières arrivées, la RE2020, n’arrangent rien à l’affaire. A vouloir trop bien faire, on abandonne des programmes devenus non rentables, et l’on reste avec un parc de logements vieillissants et de véritable passoires thermiques et énergétiques. Le second levier serait de sanctionner plus sévèrement les recours abusifs, véritables extorsions de fonds et freins à de nombreux projets. Ces recours sont devenus en quelques années la vache à lait de certains cabinets d’avocats peu scrupuleux et le cauchemar des promoteurs. N’oublions pas que ces surcoûts se retrouvent dans le prix de vente final, c’est donc l’investisseur qui trinque, et ces délais de livraison dus au temps de certaines procédures accentuent la pénurie de logements. Ma troisième action, sera de sécuriser l’investisseur locatif, en responsabilisant davantage les locataires. Je milite depuis de nombreuses années pour le droit au logement de tous. Certains locataires, jeunes, étudiants, célibataires, personnes âgées à la retraite, nouveaux salariés en mobilité professionnelle se retrouvent sans logement. Imaginez-vous que certains propriétaires préfèrent laisser leur logement vacant, et payer une taxe pour cela, plutôt que prendre le risque de le louer, tellement le risque d’impayés et de détériorations est élevé. On pourrait d’ailleurs se poser la question du machiavélisme du fonctionnaire qui a préféré taxer ces propriétaires plutôt que de se poser la question du pourquoi. L’irresponsabilité de certains locataires peu scrupuleux pèse ainsi sur l’offre locative, mais aussi sur la capacité de louer de certains locataires moins garantis. Surprotéger le locataire, même si cela semble de prime abord bienveillant et humaniste, est en réalité contre productif car le propriétaire va vouloir se garantir différemment. Hélas, tout le monde n’est pas fonctionnaire ou en CDI depuis dix ans chez Vinci ou AXA. Les garanties type VISALE sont une première réponse dans la sécurisation du loyer, mais il convient que les locataires eux-mêmes restent responsables de leurs engagements car trop souvent la dette finit à la charge du collectif. Je renforcerais donc les sanctions envers les locataires peu scrupuleux et accélèrerais les procédures pour que la location sauvage ne soit pas un mode de vie. Parallèlement à cela, je prendrais soin d’augmenter les aides au logement afin que les profils en délicatesse ne tombent pas dans la précarité.

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Du 29 novembre au 1er décembre 2022, retrouvez ImmoPotam au MAPIC de Cannes (stand R7D5) aux côtés de LandQuire et Lancry International Real Estate.

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