Quel avenir pour le château de Chantilly ?
Entre la perte d’un mécène en début d’année, une gouvernance contestée et l’ouverture d’une enquête par le Parquet National Financier (PNF) pour un appel d’offres visant à installer un hôtel de luxe, l’avenir du château de Chantilly (Oise) n’est pas des plus rassurants…
Début 2020, c’était un coup de tonnerre qui raisonnait dans les coursives du château de Chantilly : pour raisons personnelles, le prince Karim Aga Khan IV se retirait du domaine. Il faut dire qu’il s’agissait d’une véritable surprise pour tous les amoureux du château puisque, depuis 2005, le chef spirituel des ismaéliens nizârites jouait avec brio son rôle de mécène. Grâce à lui, Chantilly n’avait pas à s’inquiéter pour son budget car il remplissait régulièrement les caisses (près de 70 millions d’euros) et qu’il avait entrepris d’importants travaux de rénovation permettant d’attirer près de 425.000 visiteurs en 2019. Sauf que voilà, avec ce départ, ce site historique a dû se réinventer, surtout en pleine période de pandémie mondiale. Tout le domaine a basculé dans le giron de l’Institut de France, comme avant 2005, et Christophe Tardieu a été nommé vice-président avec la lourde mission d’assurer la transition où il a dû gérer la promotion culturelle du château tout en devant composer une gestion économique sans la manne financière du prince Aga Khan.
L’équation économique est vite apparue difficile à tenir pour Christophe Tardieu puisqu’il doit couvrir quatre millions d’euros de frais de fonctionnement chaque année, sans tenir compte des frais de personnels. Et pour ne rien arranger, les recettes sont plus qu’incertaines, à cause d’un coronavirus qui grippe le tourisme mondial, l’obligeant à puiser dans les réserves du domaine. Inévitablement, l’Institut de France, par l’intermédiaire de Xavier Darcos, a dû songer à de nouvelles sources de revenus pour ne pas laisser le château à l’abandon : le château de Chantilly a pu ouvrir ses portes au cinéma pour permettre à une production Netflix de profiter du décor et a même accueilli Nabilla Benattia et Thomas Vergara dans une production Prime Video. L’ancien ministre, qui occupe le rôle de président de l’institut, a alors lancé un appel d’offres afin de concéder pour un demi-siècle le pavillon d’Enghien, situé juste en-face, et installer un hôtel de luxe. Trois candidats ont alors fait part de leur intérêt à l’Institut de France et la candidature de Frédéric Jousset s’est rapidement détachée.
Sauf qu’Henri d’Orléans, duc d’Aumale et fils du roi Louis-Philippe, avait laissé un testament très restrictif à sa mort en 1897 : pas de prêt des collections, pas de vente et aucun changement dans l’architecture extérieure ou intérieure du château, des pavillons d’Enghien et de Sylvie. Cette disposition, très contraignante, ne serait pas du goût des responsables de l’Institut de France qui doivent affronter des difficultés financières. Didier Selles, qui avait été nommé administrateur du château, a préféré retourner à la Cour des Comptes quinze jours après sa prise de fonction face à l’ampleur de ce micmac administratif et judiciaire qui se préparait : il avait vite compris que les dispositions testamentaires du duc d’Aumale ne pouvaient être évolutives, au risque de voir les descendants contester une succession vieille de 125 ans, et craignait que les conditions d’attribution de la concession n’avaient pas été faites dans les règles de l’art. En effet, si trois candidats avaient répondu à l’appel d’offres, seule celle formulée par Frédéric Jousset avait été jugée sérieuse. Didier Selles, craignant une concurrence restreinte ou faussée, recommandait de saisir l’Autorité de la concurrence et de mettre un terme à la procédure d’attribution.
Face à tout ce méli-mélo, une enquête, pour entente et favoritisme, a alors été ouverte en août dernier par le Parquet National Financier (PNF). Il s’agit d’examiner les conditions dans lesquelles l’appel d’offre a été organisé et de se concentrer sur le pavillon d’Enghien notamment. Frédéric Jousset espérait, avec la participation de l’architecte Jacques Garcia, aménager dans le château d’Enghien un restaurant haut de gamme, un spa et une vingtaine de chambres facturées à 760€ la nuit. A présent, il se pourrait bien que cet ambitieux aménagement reste au stade de projet…
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