Véronique Bédague (Nexity) tire encore la sonnette d’alarme
Depuis des mois, tous les professionnels de l’immobilier et du BTP n’ont de cesse de s’inquiéter pour cette industrie. Malgré les nombreux avertissements envoyés et les constats faits sur le terrain, rien n’a changé et la production de logements neufs est aujourd’hui mise à mal.
Véronique Bédague et de nombreux professionnels de l’immobilier, à l’image de Pascal Boulanger (Fédération des Promoteurs Immobiliers) ou d’Olivier Salleron (Fédération Française du Bâtiment), ont régulièrement alerté les pouvoirs publics des difficultés rencontrées au quotidien et des conséquences que cela pourrait avoir sur l’immobilier et le BTP dans des délais relativement brefs. Malgré tous ces appels à l’aide, même si un Conseil National de la Refondation (CNR) dédié au Logement a pu avoir lieu, la situation ne s’est pas arrangée et la crise est désormais bien présente. Entre des coûts des matières premières toujours très élevés, un changement de normes et des taux d’intérêts en constante augmentation, le nombre de réservations de logements neufs s’est raréfié et, pour ne rien arranger, le nombre de désistements est au plus haut. Pour la dirigeante de Nexity, toute la filière du BTP n’a pas été entendue par le gouvernement d’Elisabeth Borne et de ses différents ministres (Bruno Le Maire ou Olivier Klein en son temps). Aujourd’hui, la situation est tellement catastrophique qu’il aurait mieux valu prévenir la crise avant qu’elle n’arrive plutôt que de la soigner maintenant qu’elle est là…
“L’histoire était écrite, elle a eu lieu. C’est la chronique d’une crise annoncée, et elle est violente. Les chiffres sont encore pires que ce qu’on pouvait anticiper. Entre avril 2022 et mars, les réservations de logements neufs ont chuté de 45%, et c’est encore plus fort pour les maisons individuelles. Il y a 13% de logements mis en chantier en moins, et le mouvement va s’accentuer, avec un effet sur l’emploi dans le secteur du bâtiment et travaux publics. Dans notre métier de promoteur, on voit à l’avance ce qui va se produire. Nous n’avons pas été entendus. Il fallait traiter la crise alors qu’elle était en train de se nouer, et non pas attendre qu’elle soit installée, parce que alors, cela coûte beaucoup plus cher“, regrette Véronique Bédague, la PDG du géant Nexity, dans un entretien accordé au Monde. Ce constat est aussi partagé par Xavier Huillard (Vinci) qui estime que le gouvernement n’a pas su lire les signes avant-coureurs de la crise et n’a pas été à la hauteur pour le BTP.
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