Illustration (senivpetro / Freepik / ImmoPotam).

Saint-Paul (974) : sa maison squattée, elle loge dans sa voiture

Propriétaire d’une maison à Saint-Paul (974), Anasthasie passe ses nuits dans sa voiture ou est hébergée ponctuellement par le 115 car ses locataires ne lui paie plus de loyers depuis novembre 2021.

Après Carcassonne (Aude), Saint-Jory (Haute-Garonne), Forbach (Moselle) ou Antibes (Alpes-Maritimes), c’est au tour de Saint-Paul (La Réunion) de vivre une énième histoire avec un locataire qui ne paie plus ses loyers et qui met la propriétaire dans une grande précarité. En effet, depuis 2017, Anasthasie loue sa maison à une famille mais elle ne perçoit plus de loyers depuis novembre 2021. Originaire de la métropole, ce couple (et leurs deux enfants mineurs) doit faire face à des difficultés financières et n’ont pas d’autre choix que de vivre gratuitement dans la maison d’Anasthasie. Mais pour la quinquagénaire, la situation devient de plus en plus inconfortable, elle qui doit continuer de rembourser son crédit et financer les études de son fils. Revenue à La Réunion en février dernier, elle a dû lancer une procédure contre ces mauvais payeurs : le tribunal a condamné la famille à honorer leurs loyers et le juge a ordonné de libérer la maison avant le 23 juin. Si le couple avait demandé un délai de cinq à huit mois pour pouvoir s’organiser, ils se trouvent toujours dans cette maison, en attente d’un logement social. Quant à Anasthasie, propriétaire, sans emploi et dans une grande précarité, sa situation ne lui permet pas de bénéficier des aides de l’Etat. Face au refus des locataires de respecter un ordre d’expulsion, un huissier a constaté que la maison était toujours occupée et à transmis une réquisition à la préfecture : à présent, c’est à l’Etat de trouver une solution d’hébergement au couple et à leurs deux enfants. Si rien ne s’arrange pour Anasthasie, ce sera à l’Etat de la reloger à ses frais.

En permanence chez des gens : c’est pas possible ! Parce que chacun a son humeur, chacun a sa vie. Et moi, j’ai envie de me réveiller le matin, d’avoir un objectif le matin et de pouvoir entretenir ma maison, entretenir peut-être mon jardin et pouvoir aussi accueillir mon fils pour partager des moments ensemble“, estime Anasthasie, la propriétaire de la maison de Saint-Paul, sur L’Info.re. Conscients du problème, les locataires assurent faire le nécessaire pour quitter les lieux rapidement, qu’ils ont déjà fait une grande partie de leurs cartons et qu’ils sont actuellement dans l’attente de l’attribution d’un logement social. En attendant, Anasthasie passe la nuit dans sa voiture avec toutes ses affaires, dort dans la rue ou parvient de temps en temps à être hébergée par le 115.