Illustration (wayhomestudio / Freepik / ImmoPotam).

Les grandes écoles nourrissent aussi de grands projets immobiliers

Avec une hausse moyenne de 10% par an du nombre de ses effectifs depuis 2016, les grandes écoles ont plus que jamais besoin de s’agrandir pour accueillir de nouveaux étudiants dans les meilleures conditions. Il en va de leur propre compétitivité (et un peu de leur rentabilité aussi)…

Ils se veulent futuristes, innovants, intelligents ou globalisés : toutes les grandes écoles de commerce et de management rêvent d’offrir de nouveaux campus à leurs étudiants, avec des espaces modulaires en faveur du coliving et du coworking. Après une période de pandémie où l’heure semblait au numérique, il apparaît que les projets immobiliers jouent un rôle essentiel pour le développement et le rayonnement de ces grandes écoles. En mai dernier, ce sont 30.000m² qui ont pu être inaugurés à Suresnes (Hauts-de-Seine) pour les étudiants de Skema. A Reims (Marne), un campus de 35.000m² est attendu par Neoma et ses 4.700 étudiants en 2025. A Toulouse (Haute-Garonne), c’est un campus de quelques 30.000m² qui est espéré pour 2026 afin d’accueillir plus de 4.500 étudiants en même temps pour la Toulouse Business School. L’ESCP, qui a longtemps été une locomotive en la matière, s’est engagée dans des travaux de rénovation d’envergure pour son campus parisien à l’horizon 2027. Plus que jamais, l’école est perçue comme un lieu de rencontre, aussi bien pour les étudiants que pour les entreprises partenaires. Ne pas moderniser ses infrastructures, au-delà d’une déficience d’image, peut avoir des répercussions non négligeables pour la compétitivité de l’école aussi bien en France qu’à l’internationale.

Les investissements immobiliers n’ont pas de valeur en tant que telle. Ce qui compte, c’est l’expérience étudiante. Si ESCP ne rénovait pas ses bâtiments, elle en pâtirait et prendrait un risque par rapport aux autres business schools“, précise Christian Mouillon, le président de la fondation ESCP, dans Les Echos. Derrière tous ces investissements immobiliers, il ne faudrait pas oublier que le présentiel apparaît indispensable pour justifier des frais de scolarité toujours plus onéreux afin de rassurer les parents et les étudiants sur la qualité des cours ou le suivi de l’équipe pédagogique : ainsi, Excelia tient compte de tous ces enjeux et joue pleinement la carte de la transformation digitale avec des cours 2.0 où le professeur est un avatar, tout en veillant à jongler entre le présentiel et le complément en ligne…

Emma Petit-Berthelot

Contributrice pour ImmoPotam.com. Sujets de prédilection : emploi, Ile-de-France, ancien / récent, loi Carrez, prêt classique... Tous ses articles