Pourquoi ces propriétaires n’arrivent plus à vendre ?
Entre des prix qui ne baissent pas, des conditions bancaires de plus en plus onéreuses et des normes énergétiques particulièrement scrutées, acheteurs et vendeurs ont du mal à parvenir à un accord. Le marché immobilier a encore besoin d’un peu de temps pour retrouver son équilibre.
Dans un marché immobilier où les vendeurs ont longtemps eu le pouvoir face aux potentiels acquéreurs, il semble particulièrement compliqué de leur faire comprendre que le marché immobilier s’inverse. Depuis des semaines, si les agents immobiliers préparent les propriétaires à revoir leurs prix à la baisse, ce n’est que tardivement, après avoir longtemps cru à un rebond du marché ou à une offre inespérée, que les vendeurs finissent par entendre raison (dans le meilleur des cas). Car au-delà de la baisse des prix, viennent se rajouter aussi les conditions de financement particulièrement drastiques (avec des taux d’intérêts qui ont doublé en un an) où des emprunteurs qui doivent se confronter à la problématique du taux d’usure, les incitant à se montrer particulièrement durs dans une négociation pour se donner plus de chance de voir un dossier accepté par la banque. Pour ne rien arranger, la réglementation sur les passoires thermiques est devenue plus exigeante et les futurs acquéreurs se montrent là aussi très vigilants : les biens situés au rez-de-chaussée, les logements exposés plein Nord et ceux ayant un mauvais DPE sont les moins attractifs mais les vendeurs ne sont pas encore prêts à accorder une trop grosse baisse de prix pour faciliter ces travaux de rénovation.
“Les délais et les négociations sont plus longs, les discussions portent sur beaucoup de détails et les vendeurs sont restés sur une estimation immobilière qui date un peu“, constate Elodie Frémont, présidente de la commission des statistiques immobilières des Notaires du Grand Paris, à l’AFP. De son côté, Loïc Cantin, le président de la FNAIM, s’attend à ce que le nombre de transactions soit nettement revu à la baisse en 2023, anticipant une chute de 10% environ.
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